Nicolas Théry : quand le patron du Crédit Mutuel joue au syndicaliste

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Dans le conflit qui oppose le Crédit Mutuel à Arkéa, tous les coups semblent permis. Cette fois, c’est au tour de Nicolas Théry, président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel et de la caisse fédérale de Crédit Mutuel-CM11, et ancien secrétaire confédéral de la CFDT, de déclencher la polémique en dévoilant à la presse un accord-cadre pour le maintien de l’emploi, se substituant ainsi aux représentants syndicaux des salariés.

Prévoyant la sortie prochaine d’Arkéa du giron du Crédit Mutuel, plusieurs organisations syndicales du Crédit Mutuel ont eu recours à l’accord de branche du Crédit Mutuel sur « la gestion anticipée des restructurations ». Les inquiétudes sur les conséquences sociales d’un divorce entre les fédérations d’Arkéa (Bretagne, Massif central et Sud-Ouest) et le Crédit Mutuel sont réelles parmi certains salariés. Une incertitude habilement orchestrée par Nicolas Théry, président de la confédération nationale du Crédit Mutuel et fervent opposant à l’indépendance d’Arkéa.

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Les dirigeants d’Arkéa adoptent une toute autre approche. Selon eux, la sortie d’Arkéa du Crédit Mutuel représente la meilleure garantie de sauvegarde des bassins d’emplois. Beaucoup, au sein des fédérations, des filiales et des services centraux d’Arkéa, craignent que la volonté de centralisation du Crédit Mutuel n’entraîne des restructurations massives. Quel sort serait réservé, par exemple, aux filiales d’Arkéa qui exercent le même métier que celles du CM11-CIC ? Les dirigeants d’Arkéa estiment à 3 000 le nombre d’emplois menacés si le projet de centralisation de la Confédération nationale venait à aboutir. Curieusement, le sujet, vu sous cet angle, ne semble guère retenir l’attention des syndicats, dont l’appétence aux combats est plus que jamais sélective.

Si le recours des salariés syndiqués du Crédit Mutuel à cet accord-cadre n’a rien d’étonnant, la façon dont il a été médiatisé a déclenché une petite polémique. En effet, l’AGEFI, dans son édition du 13 septembre dernier, a révélé que cet accord-cadre avait été présenté par le Président du Crédit Mutuel lui-même. C’est donc Nicolas Théry, aujourd’hui à la tête du Crédit Mutuel et ancien cadre de la CFDT, qui s’est chargé d’expliquer à la presse les tenants et aboutissants de cet accord-cadre le 6 septembre dernier au siège parisien du Crédit Mutuel. Ce curieux mélange des genres ne dissimulerait-il pas une collusion d’intérêts ?

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